libre esprit,
désabusée,
tendre,
rationnelle,
têtue,
raffinée,
charmeuse,
précautionneuse,
déni permanent,
refuse de se faire aider,
individualiste,
maternelle,
compréhensiveloin de là l'illusion de faire le bien, il est question d'agir - pour ce qui nous semble être le mieux. philomene n'est pas sage, ni réellement humaniste puisque sa haine perle son existence très délicatement : elle hait l'être en son intégralité. le concept même de réunir chaque personne dans un immense groupe impersonnel la débecte et trahit un individualisme qu'elle veut pour chacun.
à quoi bon agir pour les autres.
l'oiseau est mort. philomene n'a plus d'ailes et elle prétend, elle s'égosille à crier le contraire - non à trente-quatre ans elle n'est pas une adulte ! c'est faux, c'est faux... elle a juste décidé d'arrêter de voler d'elle-même et d'espérer, d'avoir la foi - tout ça c'est pour les immatures. non elle ne veut pas être ces grandes gentes qui ne jurent là que par un mépris suintant, crée par une richesse fictive, et par l'illusion d'avoir ; oui tous ces gens là n'ont rien. ils sont aveuglés par les amours dorés, et la reconnaissance, et toutes ces choses-là qui forgent la positivité - on l'est heureux, ouais on l'est heureux quand on gagne un tas d'oseille ah oui -alors philomene crache bien cordialement sur tous ces gens-là.
philomène crache sur tout le monde avec ses petites lèvres d'usurpatrice parce qu'elle fait bien tout de même avec ses petits chemisiers, et ses ongles bien vernis - oui elle se fond dans la société croulante du devoir alors qu'elle ne voit que le ciel dans son horizon. elle croise ses jambes et rit, elle est démente je vous dis !, au nez des plus grands, s'amuse des moues choquées et quitte la pièce le sourire aux lèvres.
c'est une enfant immature, une mère, une folle qui n'a plus peur du vent maintenant que ses pieds sont à terre. elle est ancrée dans l'existence comme une tique, sangsue du bon sens, elle retourne tout d'un mouvement sec et distingué, sans se soucier des conséquences.
elle a abandonné les rêves. elle s'est perdue. elle a vaqué à la destruction de ses causes qu'on fait terre, les parterres de fleurs ont été arrachés - c'était viscéral, viscéral tout ce venin à son encontre à l'époque ! ils ne pouvaient pas s'arrêter de vouloir la blesser, déconstruire son empire de remous. ça ne sert à rien de frapper dans les vaguelettes. elles continueront insatiablement leur trajet, s'échouant paresseusement sur les dunes d'aversion. ah qu'ils étaient futiles...
elle s'est reconstruite par elle-même et maintenant ! maintenant elle n'est qu'une femme. ce n'est pas une nymphe, ce n'est plus une nymphe du moins elle ne se le prétend plus - elle n'a plus la même envie d'être adulée pour la chair parce que vous savez philomene, elle a plu dans l'intimité. salope pour certaines. c'est vrai les borgnes, les commissaires, les grands et les petits - elle les mettait tous dans son joli rangement de réussites amoureuses.
maintenant elle s'indiffère de tout cela - il n'y'a plus rien. elle ne veut plus y penser.
elle ne veut plus souffrir de ne rien ressentir.