Un sourire mince et pas forcément des plus prononcés, mais ses lèvres s’étirent doucement et se rehaussent dans les angles. Pas vraiment du genre avenante pour autant, elle n’hésite pourtant jamais pour poser les questions ; rester dans le doute ne l’intéresse pas. Sully n’est pas de ceux qui on plus d’amis qui ne leur en faut. Elle a besoin de ses moments de solitude bien qu’elle soit très attachée à ses proches. Elle a besoin de refaire le monde et des instants vécus avec des si. Comme elle aime le dire, elle est un être du ciel : toujours dans les nuages, il n’est pas rare qu’elle occulte son entourage pour laisser son esprit vagabonder. Il lui faut des êtres terrestres pour la garder connectée avec ce qu’il se passe ici-bas ; sinon, elle s’égarerait certainement. 

Sully n’est pas spécialement courageuse, mais s’il faut quelqu’un pour passer devant, elle fera le premier pas. C’est quelqu’un de patient qui sait prendre sur elle, mais quand sa limite est dépassée… personne ne souhaites être dans son sillage. Ses colères sont dévastatrices et à la fois salvatrices pour elle. Sinon, Sully est relativement drôle et plutôt bon public quand on la connaît bien. Elle peut même se montrer très enthousiaste et un peu folle aussi, il faut l’avouer. Bizarre et étrange dans ses façons d'être à certain instant.

Loin d’être pessimiste, elle imagine toujours le pire malgré tout. Il y a du spleen en Sully. Cette vague nostalgie incompréhensible, comme si elle était une vieille âme piégée dans un corps si jeune. Elle s’intéresse à beaucoup de choses, persévère un temps… mais cela s’essouffle trop souvent. Car elle vit d’adrénaline et de moments forts, se rendant malade quand elle laisse quelque chose à l’abandon. Sully peut être un paradoxe à elle seule. C’est typiquement le genre de personne que l’on ne connaît jamais pleinement, qui garde des secrets pour ne jamais connaître la peur de pouvoir être brisée. Souvent, on pense qu’elle est une fille réservée et plutôt calme au premier regard, alors qu’elle n’est rien d’autre de plus qu’une tempête avec une peau sur les os.

Un peu trop tôt.
Maman ; une femme jamais connue et si vite oubliée entre deux cris. Un nom qui sonne si creux ; une ex revenue du jour au lendemain avec cette tête blonde dans les bras. « Je ne peux pas m’en occuper, je suis désolée. » Impossible de se souvenir si elle versée une larme. Elle est partie sans se retourner et elle n’est jamais revenue.
Papa ; être désemparé et qui pourtant n’a jamais douté qu’elle fût la chair de sa chair. Ce même bleu, ce même blond et ce même rire innocent, mais déjà éclaté. Il a fait comme il pouvait, entre ses études à finir, son nouveau boulot, la laissant parfois plus qu’il ne fallait chez sa grand-mère. Sully, elle l’attendait sagement.

Grondements.
C’était comme si le ciel allait s’écrouler sur vous. Tes yeux incapables de se détacher de la pluie battante et ton cœur sursautant à chaque éclair, tremblante au son du tonnerre. Les cris de ton père qui fusent, il faut partir maintenant. Trempée jusqu’aux os, assise près de ta granny, tu as comme l’impression que l’eau glacée s’infiltre en toi Sully, comme un poison… trop jeune encore pour savoir y mettre les mots. Expliquer cette sensation : quelque chose ne va pas.

Je me souviens de la première fois que j’en ai vu un.
C’était non loin de la plage, un peu comme un mirage. Je disais qu’il y avait un homme là-bas, qu’il avait l’air triste, à mon père, silhouette qu’il n’a jamais vue. Deux jours plus tard, je traversais mon premier fantôme, tout ça parce que personne ne me croyait. La sensation m’a semblé impossible à décrire, mais j’ai hurlé si fort, si fort qu’on m’a pris pour une folle. La semaine suivante, j’assistais à mon premier rendez-vous psychiatrique. Après trois mois, mon père a fini par décréter que je n’étais pas malade et il s’est mis à me croire. À croire à mon malheur et à ma douleur.

opinion. Au début, elle l'a très mal vécue. Voir ce que les autres ne peuvent voir, passer pour une malade et une menteuse, ne fut pas une partie de plaisir. Elle s'est réellement considérée comme maudite, mais en rencontrant d'autre maudits elle a commencé à penser que certain étaient plus chanceux, ou qu'ils l'étaient beaucoup moins qu'elle. Finalement, elle a conclu qu'il ne pouvait pas y avoir de malédictions fondamentalement mauvaises, ni particulièrement bonnes. Concernant les phénomènes paranormaux, elle s'y intéresse depuis le lycée, étant même devenu accro au fait divers en relatant. Elle aimerait bien comprendre et percer les différents mystères qui planent en ce monde.
groupe. Fortuna ; bien que parfois encore, cela soit un poids, elle essaye de la voir sous le meilleur angle possible et d'aider son prochain.

malédiction. Voir les fantômes/morts.
description. Ils ne sont pas plus flous que les êtres bien vivants qu'elle croise, pourtant quand son regard se pose sur eux, elle le sait. Peut-être parce que ça se voit en un seul coup d’œil, qu'ils sont invisibles aux yeux des autres. L'air est un peu plus frais autour d'eux et un étrange frisson la parcourt quand elle les traverse ; bien souvent par accident.